Un camping pas comme les autres !
Pour tous ceux qui ont la phobie des araignées, préparez-vous à avoir quelques frissons !
Pour ceux qui n’apprécient pas les campings, ce récit vous fera peut-être changer d’avis. Et enfin, pour ceux qui n’aiment pas les anecdotes qui débutent mal, je suis navrée de vous avouer que mon aventure commence étrangement, dès le jour de mon arrivée sur cette île…
Dans tous les cas, cette histoire est la mienne et je vais vous la raconter exactement telle que je l’ai vécue. Mais, tout d’abord, permettez-moi de me présenter… Je m’appelle Céleste, j’ai 20 ans et je suis étudiante en 3ème année (ou 1ère année de cycle ingénieur) en filière aéronautique et spatial, à l’ESTACA, une école d’ingénieur parisienne spécialisée dans les transports. En tant qu’étudiante dans cet établissement, j’avais pour obligation d’effectuer une expérience professionnelle à l’internationale, d’une durée de 2 mois minimum, entre mi-juin et fin août, en ayant la possibilité de faire un stage, un emploi saisonnier ou une mission humanitaire.
Ainsi, à la fin du mois de janvier, je me suis mise à la recherche d’un job d’été en Europe, principalement en Angleterre et en Espagne. Mes moyens financiers m’empêchaient de payer un loyer à l’étranger, c’est pourquoi j’ai décidé de postuler dans des lieux où je pourrais à la fois travailler et vivre.
Quelques semaines plus tard, je n’ai reçu que des réponses négatives, malgré les nombreux mails envoyés dans des hôtels, campings et parcs d’attractions. J’étais soit trop jeune, soit trop scientifique pour travailler en tant que serveuse ou autre, ou alors ils n’avaient pas besoin d’employés supplémentaires pour l’été.
Plus le mois de juin approchait, plus il me paraissait difficile de trouver un employeur, et surtout, le temps me manquait à cause de mes examens de fin de semestre, et des divers projets d’aéronautiques à rendre.
J'ai reçu 5 réponses positives !
A la fin du mois d’avril, j’ai décidé de devenir membre du Club Teli , que j’ai découvert sur un site internet. Grâce à cette association, je me suis inscrite à
DG Mobility, en dernier recours. Après mon inscription, grâce à ce partenaire du Club j'ai pu envoyer mon CV et ma lettre de motivation à plus de 2000 entreprises, en Angleterre. Quinze jours plus tard, j’ai reçu près de 400 réponses avec parmi elles, exactement
5 réponses positives.
Ce fut un exploit !
Différentes opportunités s’offraient à moi, et chacune d’entre elles proposait au moins de me loger et de m’embaucher pendant 2 mois. J’avais le choix entre travailler dans des auberges de jeunesse dans le nord de l’Angleterre ou à Belfast, ou bien travailler en tant que manager dans un camping à Guernesey, une île anglaise.
Pendant quelques jours, j’ai communiqué par email avec les différents employeurs qui proposaient de m’embaucher afin de connaître les missions qui me seraient confiées, et les conditions de vie dans lesquelles je serais sur place. Au final, j’ai définitivement accepté l’offre à Guernesey car elle me paraissait la plus avantageuse.
En effet, on me proposait de me loger au sein même du camping, dans une tente toute équipée (avec gaz, électricité et un réfrigérateur), tout en étant rémunérée. C’était une occasion unique, sachant que l’île se situe à seulement 2 heures de ferry depuis St Malo, et mes parents habitent en Bretagne, juste à côté de cette ville. Par la suite, j’ai réussi à obtenir un contrat et une lettre d’embauche de la part de mes employeurs, ceci dans le but de faire en sorte que cette future expérience soit reconnue par mon école. Puis, j’ai également obtenu le célèbre National insurance number qui est indispensable pour pouvoir travailler légalement en Angleterre.
Au mois de juin, une fois ces documents remis à l’administration de mon école, les choses commencèrent à se concrétiser… Les examens de fin d’année étaient terminés, les billets aller/retour pour le ferry réservés, les bagages prêts, et tout mon entourage était prévenu de mon départ. Après avoir passé une semaine en famille, dans le nord de la Bretagne, le jour tant attendu était arrivé…
C’était la première fois que je partais à l’étranger !
Effectivement, le 30 juin 2012, je m’apprêtais à quitter la France pour rejoindre la fameuse île de Guernesey… Après 1h30 de voiture et 2h de ferry dans une mer assez agitée, j’arrivais enfin à Guernesey. Je me souviens encore de la sensation que j’ai ressentie lorsque j’ai posé un pied sur la terre ferme : je sentais mon coeur battre très vite, j’étais à la fois impatiente, stressée et excitée en pensant à cette aventure qui commençait. C’était la première fois que je partais à l’étranger pour une période aussi longue et je n’avais jamais visité l’île auparavant.
Heureusement, je savais que j’étais attendu au port, par l’un de mes deux employeurs. En effet, après avoir récupéré toutes mes valises, tandis que je me dirigeais vers la sortie du port, j’aperçus une dame tenant une pancarte sur laquelle était écrit : "Céleste, La *** Camping" (mon prénom et mon lieu de travail). C’est ainsi que j’ai rencontré pour la première fois, Caryl, la directrice du camping. Par la suite, elle m’a présentée Richard, le propriétaire. Mes deux employeurs étaient âgés d’environ soixante ans, ils étaient très dynamiques, généreux et surtout adorables.
Je me sentais plus en vacances qu’au travail.
En arrivant au camping, les surprises commencèrent… A mon grand étonnement, je me suis rendue compte sur place, qu’un des bâtiments du camping était en travaux. On m’informa du fait que j’étais la seule employée pour l’été, que les premiers clients arriveraient la semaine suivante, et que les douches ne fonctionnaient pas encore. Par contre, ma tente équipée était spacieuse et idéale : il y avait à l’intérieur, un lit, une table, une télévision, un réfrigérateur et tout le nécessaire de cuisine, et à l’extérieur, une chaise longue et une bouteille de gaz. Je possédais mon propre terrain et j’avais un vélo à ma disposition. Je me sentais plus en vacances qu’au travail.
La première semaine a été la plus longue et la plus dure à vivre.
Je me sentais loin de ma famille et de mon petit ami, il n’y avait aucun client et le soleil n’était pas au rendez-vous. Le matin, dans les douches infestées d’araignées, je me lavais avec un seau en prenant de l’eau tiède provenant de la cuisine du camping. Pendant la journée, j’aidais mes patrons dans les travaux, en faisant de la peinture, en ponçant des bancs et des tables, en lavant des objets qu’ils allaient vendre, et en servant du thé aux ouvriers sur le chantier. En parallèle, j’apprenais le fonctionnement et l’organisation du camping, j’aidais à préparer les tentes équipées, je répondais au téléphone et aux mails, en anglais ou en français. Caryl et Richard, appréciant mon sérieux et ma maîtrise de l’anglais, me faisaient entièrement confiance, c’est pourquoi ils décidèrent de me confier l’ensemble des tâches administratives. A la fin de cette semaine d’adaptation, Richard m’annonça que les douches étaient réparées et que j’allais enfin pouvoir prendre de vraies douches chaudes. Je ne le savais pas encore à ce moment là, mais le plus dur était derrière moi et mon job d’été était réellement sur le point de commencer…
A partir de la deuxième semaine, les douches fonctionnaient, il n’y avait plus aucune araignée, les travaux avaient bien avancé et les clients commençaient à arriver. Nous étions trois à travailler au sein du camping : Caryl, Richard et moi. En tant que manager du camping, je m’occupais principalement des réservations par téléphone ou par email, de la réception des colis, des locations de vélos, de l’accueil des clients, de la préparation des tentes équipées et du nettoyage des sanitaires.
Contrairement à la France, les journées ensoleillées ont fait leur apparition dès le début du mois de juillet. Je travaillais de 9h à 13h et de 17h à 21h, ce qui me laissait mes après-midi pour pouvoir visiter l’île en vélo ou aller à la plage, la plus proche étant localisée à 5 min en vélo.
Durant tout l’été, Guernesey organise de nombreux spectacles et festivals de musique comme le Guernsey West Show ou le Guernsey North Show. Dès qu’un évènement important allait avoir lieu, Caryl me mettait au courant la veille. Grâce à elle, le dimanche 15 juillet 2012, j’ai eu l’opportunité de voir la flamme des Jeux Olympiques (London 2012) à St Peter Port. Il y avait plus de 10 000 spectateurs, touristes et habitants confondus, présents pour voir le circuit de la flamme olympique. C’était impressionnant et rare de voir un tel évènement.
Ensuite, le 19 juillet 2012, j’ai fait du vélo jusqu’à Sausmarez Park, pour voir de très près, le Prince Charles et sa femme la Duchesse de Cornwall, à qui j’ai eu le privilège de serrer la main. Le couple était venu faire une visite de quelques jours, à Guernesey. J’ai vraiment eu de la chance de prendre part à ces deux évènements, qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire… A partir de début août, un évènement allait ensoleiller d’avantage mes journées. Caryl et Richard m’avait proposé, le jour de mon arrivée, de faire profiter à ma famille d’un petit séjour au camping, sans qu’elle n’ait à payer de frais. Mes parents, mon frère et mes soeurs n’ont pas pu venir. Néanmoins, le 7 août 2012, mon petit copain m’a rejoint sur l’île. Mes employeurs l’ont accueilli à bras ouverts, même si son anglais était assez scolaire. Nous avons bien profité de l’île, en visitant de nombreux sites mégalithiques et historiques, comme Little Chapel, la plus petite église du monde, la maison de Victor Hugo également nommée Hauteville House, l’ancien château fortifié de Castle Cornet...
Une seconde famille
Nous avons vu des paysages à couper le souffle, notamment à Moulin Huet, un lieu qui a inspiré le peintre Renoir, et sur les deux îles guernesiennes : Herm et Sark... Je n’ai pas assez de place pour décrire tous les autres endroits que nous avons découverts…, mais j’en garde de très bons souvenirs. Cette expérience a vraiment été exceptionnelle et intense. Je n’oublierai jamais tous ces moments que j’ai vécus sur l’île: ses sites historiques, ses paysages magnifiques et ses belles plages. Mon anglais est devenu courant. Caryl et Richard ont veillé sur moi comme si j’étais une de leur fille. C’est pourquoi je les considère désormais comme une seconde famille et je garde contact avec eux. Sans eux, je n’aurai jamais vécu une aventure si extraordinaire à Guernesey.
Je conseille ce camping pour les étudiants qui aimeraient travailler à Guernesey. Ne vous inquiétez pas, les travaux sont terminés, le camping a été refait à neuf et tout fonctionne parfaitement maintenant. Caryl et Richard ont l’habitude d’embaucher des membres du Club Teli, alors n’hésitez pas à vous inscrire et à les contacter. J’envie déjà ceux qui auront la chance de profiter de l’île et de la vie Guernesienne.
Pour ma part, j’espère retourner à Guernesey bientôt…
Céleste